· 

"Mon écriture est illisible"

Une écriture illisible peut être pénalisante voire handicapante pour la personne qui la produit.

 

Quand on est écolier/ière, on peut avoir du mal à se relire, ce qui peut devenir problématique pour apprendre ses leçons. Les parents peuvent aussi ne pas réussir à déchiffrer, dans l'agenda, les devoirs qui sont à faire. S'ils doivent se renseigner auprès d'autres parents, cela fait perdre du temps à tout le monde, peut être source de stress, de tensions voire de conflits intra-familiaux.

 

 

Avec le temps, la situation s'aggrave

 

Quand on est collégien(ne), la situation se complique. Parce qu'à l'école élémentaire, l'enseignant(e) connaît bien son élève qu'il/elle suit tous les jours, toute la journée, voire depuis plusieurs années. Il/Elle fait l'effort de comprendre une écriture qui lui est familière, à laquelle il/elle se frotte à longueur de temps. Il/Elle repère rapidement ses mauvaises habitudes, ses ambiguïtés, ses imperfections. Au collège, l'enseignant(e) dispense ses cours dans d'autres classes. Malgré toute la bonne volonté du monde, il lui est impossible de connaître aussi bien les particularités de ses élèves. Il a davantage de copies à corriger et des devoirs plus longs. S'il/elle ne parvient pas à décoder les mots au premier coup d'oeil, il/elle risque de pénaliser son élève sur la notation.

 

Quand on est en fin de collège, lycéen ou étudiant, en situation d'examen, la réaction des correcteurs peut être radicale. Urgence oblige, une réponse illisible peut être considérée comme une réponse fausse, dès le Diplôme national du Brevet (DNB). Si le manque de lisibilité est massif, ce cas de figure va peser sur le résultat global voire mettre en péril la réussite aux examens ou l'obtention d'une mention. Dans le cas d'un concours, le manque de lisibilité se paie cash.

 

 

Frustration, honte, perte de confiance... L'estime de soi mise à mal

 

Quand on est adulte, dans la vie active, on peut ressentir de la honte à devoir communiquer par écrit avec ses collègues à travers des cahiers de transmission, des comptes-rendus de réunion ou des documents officiels alors que son écriture est difficilement lisible. Il faut sans cesse avoir recours à des parades, comme l'ordinateur, pour s'éviter des critiques voire des moqueries. La honte et/ou le manque d'assurance liés à l'écriture peuvent même conduire à ne pas s'autoriser à évoluer dans sa vie professionnelle en passant des concours par exemple.

 

Le manque de lisibilité peut avoir un retentissement psychologique non négligeable sur l'estime de soi de la personne concernée, à tout âge. Les écoliers peuvent se sentir "nuls", "différents des autres". Les collégiens, lycéens et étudiants peuvent se sentir frustrés de perdre des points bêtement sur leurs évaluations. Sans compter qu'ils reçoivent parfois des remarques désobligeantes ("écriture de cochon", "torchon", "hiéroglyphes", "pattes de mouche", etc.) de la part de leurs professeurs. Cela peut compromettre la relation à l'écrit et la confiance en ses compétences.

 

 

De l'acceptation à la réussite : un chemin parfois chaotique

 

Prenons l'exemple de cet élève de quatrième (photo ci-dessus) dont l'écriture était auparavant illisible. Craignant de ne pas finir ses évaluations dans le temps imparti, il écrivait trop vite. Il avalait les liaisons entre les lettres, ce qui occasionnait des télescopages (espaces trop serrés entre les lettres). Il proportionnait mal ses lettres, réalisait des lettres escamotées voire atrophiées sur une ligne instable. Ce manque de lisibilité inquiétait fortement ses enseignants qui, dans la perspective du DNB, imaginait que sa copie ne serait pas relue.

 

C'est quand l'élève en question a accepté de réduire sa vitesse d'écriture et qu'il a trouvé un rythme d'inscription des lettres plus régulier tout en s'appropriant un geste graphique plus fonctionnel que les progrès ont été rendus possibles. Avant cette acceptation, le chemin peut être chaotique. La capacité d'accélération de l'adolescent a diminué, dans un premier temps. Mais grâce à de petits exercices d'entraînement réguliers, il a compris que tout rentrera bientôt dans l'ordre. Le manque de lisibilité n'est plus un problème. Le collégien abordera la troisième et l'examen final avec plus de sérénité et plus de réussite.